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10 septembre 2011


| Maurice Bertrand

Tout esprit voit d’abord le monde à travers la culture qui lui est inculquée par sa famille, son école, sa religion, sa nation. Les croyances, les comportements, les institutions dans lesquelles il baigne lui paraissent « naturelles ». Les concepts qui lui sont transmis par sa langue lui paraissent aussi « naturels ».

C’est pourquoi les dialogues entre cultures sont si difficiles. Nul ne remet facilement en question ce qui lui semble évident, et qui au surplus justifie son sentiment de supériorité (naturel lui aussi) sur les autres hommes.

La culture occidentale a, sans doute, montré sa capacité à se remettre en question. Renaissance, Réforme. Révolutions, — politique, scientifique, technique — ne sont pas de vains mots. Mais le sentiment qui domine d’avoir ainsi tout résolu, d’être arrivé à « la fin de l’histoire » est simplement ridicule.

Il y a encore dans cette culture, qui se prétend supérieure à toutes les autres, des monstruosités. La principale est la croyance en le caractère inévitable et « naturel » de la guerre et dans la nécessité des armées. La seconde, dans l’ordre de l’horreur, est l’idée que la division de la société en « classes » est une normalité.

Le phénomène « guerre » relève aujourd’hui de la pathologie sociale. L’acceptation de l’idée de « classe » est en contradiction absolue avec la reconnaissance des droits de l’homme. Les conditions ne sont pas aujourd’hui réunies pour que ceci soit reconnu, et que les leçons en soient tirées. Mais il reste possible de travailler dans ce sens.