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Contacts entre cultures et sous-cultures


| Maurice Bertrand

Le problème des contacts et des confrontations entre cultures est très à la mode aujourd’hui. Le professeur américain Huntington a même acquis une certaine notoriété en prophétisant que le monde entrait dans l’ère du choc des cultures. Et, bien que sa thèse ait été très contestée, il faut reconnaître que les relations entre les pays de culture musulmane et ceux de culture occidentale ne sont pas très aisés aujourd’hui et posent des problèmes de sécurité extrêmement sérieux. Il suffit de penser à la durée indéfinie du conflit israëlo-palestinien, ou aux risques nucléaires de la politique des dirigeants iraniens, ou encore à l’avenir de gouvernements intégristes dans plusieurs pays arabes, pour se convaincre que le problème des contacts entre cultures est d’une brûlante actualité.

La remarque que je voudrais faire à ce sujet est que les contacts actuels sont gouvernés, non par des « cultures » au sens classique du mot, mais par ce que j’appellerai provisoirement des « sous-cultures ». J’entends par là les croyances partagées par les extrêmistes en général dans toutes les cultures, en d’autres termes les interprétations les plus primitives et les plus archaïques d’une culture. Ce qui fait problème aujourd’hui dans le conflit israëlo-palestinien ce ne sont pas les différences des cultures arabe et juive, ce sont les interprétations identitaires et simplistes du Hamas d’un côté, des colons juifs fanatiques de l’autre, interprétations fondées, dans les deux cas, sur un sentiment ridicule de supériorité du groupe concerné. Il en va de même des contacts entre les représentants officiels de la culture « occidentale » et les représentants de la culture islamiste en général. Les contacts importants ne s’établissent pas entre les porteurs les plus qualifiés de chacune de ces cultures, intellectuels, artistes, créateurs, chercheurs, historiens etc… mais entre la conception la plus mercantile du culte de l’argent et du pouvoir en Occident, et la conception la plus archaïque de la charria en territoire islamiste.

La question centrale devient dans ces conditions : comment se débarrasser des extrêmistes ?